Sommes-nous tous schizophrènes ?

Sommes-nous tous schizophrènes ?

Sommes-nous tous schizophrènes ?

Episode 3 – Switch.

Lequel d’entre vous n’a jamais rêvé de se lever à 5 heures du matin pour aller faire du sport et en même temps souhaiter rester bien au chaud dans son lit et profiter encore quelques minutes de la chaleur de la couette ?

C’est la bataille du rationnel contre l’émotionnel.  La partie de nous qui comprend et veut contre celle qui hésite et qui n’est pas convaincue si facilement. C’est du déjà vu et entendu ?

Deux systèmes de travail.

En psychologie, on parle souvent de deux systèmes qui fonctionnent en même temps de manière indépendante. Le système émotionnel plus instinctif lié au plaisir et à la souffrance. Le système rationnel qui réfléchit, délibère, analyse et se projette dans le futur. Quand je disais que souvent, notre tête et notre coeur n’étaient pas du même avis, il était question de ces deux systèmes.

Dans leur livre « Switch-how to change things when change is hard », les frères Heath partagent une analogie décrite dans le livre « The Happiness Hypothesis » de Jonathan Haidt. Haidt compare notre système émotionnel à un éléphant et notre système rationnel à son conducteur.  Si vous observez l’image de cet article, que voyez-vous ? Que le conducteur est minuscule par rapport à l’éléphant. Pensez-vous que le conducteur ait un quelconque pouvoir sur l’éléphant quand celui-ci décide de changer de direction ? La réponse est non. Donc si l’éléphant n’est pas d’accord sur la direction à prendre, il n’y a pas grand chose que le conducteur puisse faire face à son poids et son inertie.

L’éléphant préfère la gratification immédiate à la récompense plus lointaine. Par exemple, moins dépenser aujourd’hui pour se payer un voyage plus tard ou se lever à 5 heures du matin pour avoir une ligne affinée dans 3 mois ne sont pas des comportements qu’il affectionne beaucoup. Il préfère dépenser et rester sous la couette.

Le conducteur lui, sait penser long-terme, planifier au-delà du moment présent. Il sait que pour changer, il va falloir faire des sacrifices à court-terme. Il le comprend. Le conducteur préférera économiser et se lever à 5 heures du matin.

L’éléphant a aussi beaucoup de coeur. Il porte ses convictions. L’éléphant a de forts instincts de protection et d’empathie ou de compassion. Il a de l’énergie et du « drive » quand il s’agit de faire des changements. C’est une force motrice incroyable.

Le conducteur a la capacité de sur-analyser et de trop penser. Et de finalement faire du sur place et de pas agir.

Trop de supervision fatigue.

Vous aurez compris que vous avez besoin des deux systèmes pour opérer des changements. L’éléphant a l’énergie ; le conducteur fournit la direction et la planification. Quand ils sont d’accord, ça dépote. Quand ils ne sont pas d’accord, c’est le status quo. Et le conducteur risque de vite s’essouffler à se battre à  diriger un animal de cette taille pendant trop longtemps. Il risque de vider ses réserves de self-contrôle.

Derrière cette notion de self-contrôle, il y a cette notion de supervision de soi de tous les instants. Cette supervision que vous exercez sur vous-même quand vous donnez un feedback critique à quelqu’un  en faisant très attention à ce que vous dîtes et comment vous le dîtes ; ou quand vous apprenez une compétence nouvelle comme l’écriture ou la danse en étant très attentif à ce que vous faîtes.

La plupart de nos comportements au quotidien sont automatiques c’est-à-dire non supervisés. La supervision constante est fatigante pour l’énergie cérébrale.

En quoi ce dernier point est-il important pour opérer un changement ? Et bien, changer des comportements devenus automatiques requiert de la supervision de la part du conducteur.  Plus le changement est important, plus le niveau d’énergie de supervision requise pour ces changements sera  élevé et donc plus le self-contrôle risque de s’épuiser vite. Et ce que nous dépensons quand nous exerçons notre self-contrôle, ce sont les « muscles cérébraux » qui nous permettent justement d’être créatifs, de nous concentrer, de gérer nos impulsions, et de persister dans l’adversité. Bref, tout ce dont nous avons besoin pour justement opérer ce changement.

Voici donc une deuxième surprise au sujet du changement. Là où nous pensons que nous sommes paresseux, nous sommes tout simplement mentalement à bout, fatigués. Le changement est difficile parce que nous nous fatiguons.

A suivre…

Note : un de mes « dadas » est la connaissance de soi notamment se comprendre et se connaître au travers des neurosciences. Cet article est le troisième d’une série inspirée du livre des frères Heath. Voici les épisodes précédents.

Episode 1 – Switch

Episode 2 – Switch

 

 

 

Avis
Les 3 conditions du changement. Changement ou pas changement, là est la question.
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